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Écriture

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L'écriture semble difficile et réservée à des littéraires aguerris. Pourtant cette étape reste indispensable dans le processus permettant de passer d’une idée à une histoire cohérente et concrète. Viens découvrir dans ce cours les secrets qui se cachent derrière l'écriture !

L'Écriture

L'écriture semble difficile et réservée à des littéraires aguerris. Pourtant cette étape reste indispensable dans le processus permettant de passer d’une idée à une histoire cohérente et concrète. Viens découvrir dans ce cours les secrets qui se cachent derrière l'écriture !

Les structures scénaristiques

La structure d'une histoire permet à ton idée de se construire autour d’un squelette, c’est-à-dire des points de passage obligés autour desquels va s’articuler ton histoire. Il ne s'agit pas de t‘imposer une contrainte dans une contrainte, mais de t'aider dans la construction de ton histoire.

● La structures en trois actes d'Aristote

La structure en trois actes est directement héritée du théâtre antique. De nos jours, elle reste encore d'actualité. Cette structure peut se résumer par une introduction, un développement et une conclusion.

- Dans le premier acte, tu présentes le décor, mais en les dramatisant, avec de l'action. À la fin, l’acte s’achève avec un événement qui bouleverse la vie du personnage principal en lui donnant un but difficile à atteindre.

- Le deuxième acte montre le personnage dans sa quête. Cet acte se termine par un rebondissement qui force le personnage à remettre en question son objectif.

- Le troisième acte montre la dernière étape de la quête qui semble à présent insurmontable. Il reste peu de temps et le personnage se voit confronté à une ultime épreuve dans laquelle il doit mettre toutes ses ressources, pour finalement triompher ou échouer sans retour possible.

- Une ouverture est possible à la fin de ce schéma, une courte conclusion afin que le spectateur ait en main tous les éléments nécessaires pour comprendre le film. C'est ici qu'on peut ajouter la « coda », un moment qui ne sert à rien et qui est juste esthétique (le héros sur une plage regardant le soleil couchant...).


● La construction d'un scénario de Syd Field

Selon le script-doctor Syd Field, un scénario suit également une structure en trois actes : la mise en place (acte 1), la confrontation (acte 2) et la résolution (acte 3).

Cette structure est non sans rappeler celle d’Aristote. Mais à cela, il y ajoute deux points majeurs dans l’intrigue (Points d’intrigues 1 & 2) qui sont des événements projetant l’histoire dans une toute nouvelle direction (ainsi qu’ils marquent les points de passages entre les actes).

Il divise également la confrontation en deux moitiés séparées par le point médian. À ce moment de l’histoire, le personnage principal est au plus bas.


● La quête de Robert McKee

Cette quête (Quest) de Robert McKee décrit les conflits dans une histoire. Il met en avant une histoire basée sur les conflits conscients et inconscients, auxquels est confronté le personnage principal.

Les dents de requins avant l’incident déclencheur illustrent le conflit déjà présent au début de l’histoire. Ce mouvement de va-et-vient est tiré entre une force positive et une force négative. C’est un mélange du passé et du présent du personnage qui est tiraillé en quelque sorte par ce qu’il revit ce qu’il a déjà vécu.

L’épine dorsale correspond à la durée de l’histoire. Les désirs conscients et inconscients sont mis à jour et la motivation du personnage est largement mise en avant. Ce voyage peut être compris comme l’évolution que va connaître le personnage dans le cours de l’aventure.

La fin de l'histoire n'est qu'un retour à l'état d'équilibre entre les désirs conscients et inconscients du personnage.


● La story spine de Linda Seger

La Story Spine est une structure en trois actes avec une montée crescendo de la tension jusqu’au Climax final.

Dans le premier acte est établi le l’incident déclencheur par le premier point d’intrigue : la question centrale qui définit l’objectif est soulevée. Cette structure met en avant les deux points d’intrigues majeurs qui délimitent les passages entre l’acte 1 & 2 et 2 & 3. Le schéma se clôt naturellement avec le climax et la résolution.

Linda Seger propose même la superposition d’une intrigue secondaire, avec ces points d’intrigues et son climax à l’intérieur de ce schéma.


● La structure en 6 étapes de Michael Hauge

Michel Hauge détaille la structure en trois actes de manière plus précise. Pour cela, il divise chaque acte par deux étapes qui construisent l’histoire avec un ordre temporel précis.

La séquence d’ouverture doit s’étendre sur 10 % de la longueur de l’histoire. Il faut mettre en place le cadre de votre histoire, puis révéler le quotidien du héros afin d'avoir de l’empathie pour lui. Il faut rendre le héros sympathique et attachant d’une façon ou d’une autre.

Pour les 15 % suivant, le héros réagit à la nouvelle situation, conséquence de l’opportunité qu’on lui a donnée. Il s’adapte à son nouveau cadre et essaie de comprendre ce qui se passe.

Cette troisième étape se déroule entre les 25 et 50 % de votre script. Le héros se rapproche de son objectif. Il rencontre des obstacles, mais il lui est facile de les surmonter. Gardez à l’esprit dont un héros est animé par une volonté sans faille à surmonter les obstacles.

Le point de non-retour amène son lot de complications et augmente les enjeux. La quatrième étape commence à partir du point médian, c’est-à-dire le milieu de l’histoire. Atteindre l’objectif semble devenir de plus en plus improbable, le héros a davantage à perdre s’il échoue.

Le début de l’acte 3 montre le héros au plus bas de son aventure. Il lui faut fournir l’ultime effort, risquer tout ce qu’il a pour atteindre l’objet de sa quête. Nous ne savons toujours pas s’il réussira ou échouera, mais pour le héros, une seule chose compte ; réaliser son objectif. D’ailleurs, il n’a pas le choix. C’est la seule chose qu’il a à faire à ce moment de l’intrigue.

Aucune histoire ne se finit sur la résolution du conflit. Il y a toujours un lendemain. Lors de l’étape 6, il faut montrer la nouvelle vie du héros maintenant qu’il a terminé son voyage. Il faut se contenter de laisser son lecteur étonné ou exalté. Mais dans les comédies romantiques, les films d’action, policiers ou drames, les conséquences de l’après-conflit sont décrites avec davantage de détails.


● La pyramide de Freytag

Cette pyramide Freytag est une alternative à la structure en 3 actes en proposant une structure en 5 actes. Elle fut utilisée notamment par Shakespeare.

L’exposition est le moment ou le mouvement pendant lequel l’environnement de l’histoire est présenté. Il faut introduire le personnage principal et le monde dans lequel l’action se déroulera. De plus, il faut exposer tous les thèmes qui résonneront tout au long de l’intrigue ainsi que tous problèmes auxquels le héros doit faire face : les pièges du pouvoir, la futilité d’une vengeance, l’inconstance de l’amour, etc. sont des exemples classiques de conflits et de thèmes qui doivent être établis au moment de cet acte 1.

Durant la péripétie, c’est-à-dire à partir du moment où l’action a démarré, le conflit initial se complexifie par l’ajout de conflits secondaires, d’obstacles de moindre importance dont le but est d’éloigner le héros de l’atteinte de son objectif principal. Il pourrait s’agir de nouveaux personnages moins puissants et qui s’allieraient ou non avec le personnage principal de l’histoire.

Il est peut-être déjà convenu que le héros finirait par vivre heureux pour toujours, mais en attendant ce jour, il devra se battre pour conquérir cette félicité et c’est quand se lance là l’acte 2 que son combat commence jusqu'au revers.

C’est au cours du revers que les choses commencent à se démêler entre le gentil et le méchant. Un vainqueur ou un perdant est explicitement désigné. Puis un dernier moment de suspense pourrait être ajouté comme un ultime doute sur l’issue du conflit.

Le dénouement règle les derniers détails et clôt l’histoire. Le héros retrouve une vie normale, la tension est retombée et le lecteur éprouve un sentiment de soulagement, de libération. Dans les comédies, le héros se retrouve bien mieux qu’il n’était au début de l’histoire et dans les drames, le héros devient l’ombre de ce qu’il était au commencement.


● Le voyage du héros en 12 étapes

Le voyage du héros consiste à prendre le troisième chemin, c’est-à-dire une histoire sous la forme d’un voyage. Un voyage pour prospérer en développant les aptitudes à découvrir et à voyager en t’inspirant de ton propre chemin, vivre ta propre vie avec la meilleure version de toi-même.

Étape 1 : On présente et l'on pose l’ambiance.

Étape 2 : C’est l’appel à l’aventure, provoqué ou subi par le héros. Il faut analyser quel type d’appel et utilisé et quelles informations va-t-on apprendre. Il est possible de faire plusieurs appels à l’aventure pour un même objectif. Puis cette étape doit montrer les règles.

Étape 3 : C’est le refus de l’appel qui peut être conscient ou non conscient. Mais dans tous les cas, l’appel ne peut pas être refusé, un refus répété conduit à une tragédie.

Étape 4 : C’est la rencontre du guide : le mentor a le bon conseil. Ça peut être quelqu’un qui vient d’abord vous tester puis qui vous ouvrir ses portes.

Étape 5 : C’est le passage au seuil de l’aventure. Le héros pénètre dans l’aventure.

Étape 6 : C’est un mélange d’épreuve et de rencontre avec ses alliés et ses ennemis. Cela apporte un nouveau regard du personnage sur le monde. Parmi les alliées, on observe les associés : les « Triksters » qui sont là pour remettre le héros sur le bon chemin. Les rivaux peuvent également avoir un lien avec l’intrigue. C'est à ce moment que le héros apprend les règles de son univers se dévoilant à lui.

Étape 7 : Le héros s’enfonce dans son univers spécial, c’est l’idée de l’entrée dans la caverne.

Étape 8 : Épreuve suprême, le héros va rencontrer la mort. C’est une remise en cause de sa réussite.

Étape 9 : Le héros récupère une récompense et en sort vainqueur. Il a l’impression d’être victorieux et il n’a plus besoin de se méfier. C’est ce qu’on appelle le chemin de retour.

Étape 10 : Le personnage principal voit lui être attribuée la place de héros.

Étape 11 : Grâce à son expérience, il ne sera plus jamais comme au début.

Étape 12 : Retour à l’ordinaire pour le héros, mais avec cette trace indélébile qui permet de voir l’évolution du personnage.


● La Structure en 22 étapes selon John Truby

Étape 1 : Définir clairement la révélation
Étape 2 : Définir l’univers du récit et la ‘backstory’ du héros
Étape 3 : Définir le besoin et les faiblesses du héros
Étape 4 : Définir le désir du héros
Étape 5 : Choisir un événement déclencheur
Étape 6 : Choisir un ou des allié(s) au héros
Étape 7 : Choisir l’adversaire (et/ou mystère)
Étape 8 : Possibilité à étudier : Faux allié/adversaire
Étape 9 : Définir la première révélation : décision et modification du désir
Étape 10 : Imaginer le plan du héros
Étape 11 : Imaginer le plan de l’adversaire
Étape 12 : Confrontez les deux : dynamique du récit
Étape 13 : Utiliser la faiblesse morale du héros : attaque par un allié
Étape 14 : Imaginer une « apparente défaite »
Étape 15 : Définir une deuxième révélation
Étape 16 : Dévoilement (lecteur)
Étape 17 : Dévoilement (héros)
Étape 18 : Créer des scènes clefs : Porte étroite, Fourches Caudines, Vision de la mort
Étape 19 : Mettre en scène la confrontation
Étape 20 : Organiser la révélation du héros
Étape 21 : Illustrer la décision morale
Étape 22 : Décrire le nouvel équilibre

L'Ecriture de Scénario

Écrire un scénario consiste à créer des images, à construire un récit qui sera filmé. Ce n’est en aucun cas un texte littéraire, poétique, mais un exposé précis, concret de ce que le spectateur verra à l’écran.

● Décomposition d'un film


Séquence

Unité d'action qui peut comporter plusieurs lieux et à des moments différents.

Scène

Unité d'action, de temps et de lieu. Se déroulant généralement dans un même lieu à un même moment.

Plan

Unité d'action, de temps, de lieu et de point de vue. C'est le temps pendant lequel la caméra n'est pas arrêtée.

● Eléments de scène

Le titre de la scène est l'élément qui permet de situer le lieu et le moment de la scène qu'il ouvre.

- Pour décrire une scène en intérieur, on commence par "INT."
- Pour une scène en extérieur, on commence par "EXT."
- Pour décrire en scène qui mix intérieur avec extérieur, on emploie "I/E."

Après on indique le lieu de la scène.

Enfin, on décrit le moment de la journée de la scène.

L'action permet de présenter une scène ou de décrire une action.

Nom du ou des personnages impliqués dans l’action ou énonçant le dialogue.

Figurant qui peut avoir quelques lignes de dialogue. Sur les rapports, les figurants avec dialogue ne sont pas répertoriés dans la liste des personnages, mais dans la liste des figurants.

Ton sur lequel l’acteur récite le dialogue (sarcastique, doux, fort, etc.).

Dialogue du personnage indiqué précédemment.

Indique la fin de la scène et la transition que le souhaite utiliser entre deux scènes.

Utilisez cet élément si le texte à saisir ne rentre pas dans les catégories standard.


● Outils pour l'écriture de scénarios



Celtx

L'outil qui te permet d'administrer de façon efficace toutes les ressources qui prennent part à des projets comme les films, petits films ou publicités.

Adobe Story

Adobe Story est un outil de développement de scripts et scénarios collaboratif. Le logiciel comprend des outils de planification, permettant aux planifications d'être utilisées dans un ou plusieurs scripts.

WriteDuet

WriterDuet a le vent en poupe. Il s’agit d’un logiciel utilisable en ligne ou par un logiciel pour faciliter la collaboration entre plusieurs scénaristes.

FinalDraft

C’est le logiciel phare dans l’industrie du cinéma. Sobre, efficace, tout est possible. On trouve les templates officiels de plusieurs séries. Si vous travaillez un jour là-bas, il est presque indispensable.

Fade In

Son interface sobre et élégante est agréable et permet de travailler de longues heures. Tout ce qu’on attend d’un logiciel d’écriture de scénarios est là: bon système de tabulation, mode révision, etc.

Scrivener

Logiciel très complet, tout comme les templates de scénarios, de Bds, de documentaires, pièces de théâtre, poésies, etc. Son prix correct devrait en faire l’outil d’écriture prioritaire pour à peu près tout le monde.

Highland

Highland est un logiciel simple qui fait ce qu’on lui demande. Il a peu de fonctionnalités, mais il est fait pour écrire. Il suffit de cliquer sur « preview » pour voir le formatage, qui donc n’est pas visible en direct. Le logiciel réussit particulièrement bien l’import de fichiers PDF pour les éditer.

Storytouch

Storytouch est plus qu’un logiciel d’écriture, c’est un véritable assistant. Il existe en deux versions: l'un basic et gratuit, qui sert à écrire en mettant en place les grands éléments d’une histoire, et une autre payante qui permet l’analyse complète de la structure de son scénario: on y ajoute des émotions, des valeurs, des graphiques.

● Le synopsis

Le synopsis (dois tenir en 1 page) permet d’appâter le lecteur en donnant l’idée du film, il doit être percutant. Le synopsis est fait pour vendre le film, pour attirer l’attention, il doit donc être court. Il peut ne pas dévoiler la fin du film afin de lisser du suspense.

● La note d'intention

Le réalisateur y écrit qu’il veut faire le film, qu’il veut le tourner en noir et blanc ou en couler. Bref, il expose ses choix, ses motivations. Rapport au scénario et au tournage.

● La fiche technique

Format, durée, noir et blanc…

● Le traitement

Le traitement (de 5 à 30 pages) est le développement de l’idée qu’on a du scénario. Il développe l’intrigue, ainsi que les situations dramatiques. Il décrit les situations. Il n’est pas découpé en scènes et n’est pas non plus dialogué. Sorte de filage du film.

● Les structures

Les structures (plusieurs pages) sont découpées en scènes non explicitées, elles sont évoquées de manière embryonnaire. Qui ? Qui ? Où ? Comment ? Les structures sont beaucoup utilisées en série télévisé, ainsi que dans les films qui mobilisent des groupes d’auteurs. Par exemple : si on fait des séries de 26 minutes (des soaps) et qu’il faut écrire 156 épisodes différents, alors on fera appel à plusieurs auteurs. Ces derniers peuvent être au nombre de 15. Il y a donc un chef qui donne la situation tandis que les scénaristes la développent.

● La bible

La bible est beaucoup utilisée en télévision. C’est le descriptif complet des personnages, des univers dans lesquels ils évoluent, des thèmes principaux de la série. Pour faire parler un personnage les scénaristes se réfèrent à ce document pour savoir quelles sont les expressions utilisées par chacun des personnages et celles qu’ils n’emploieraient pas, comment ils s’habillent ?